Le choix des mots
Dans ma communication, je me demande à chaque fois si les mots que j’utilise ne vont pas blesser les personnes qui se sentent concernées et augmenter leur souffrance.
Le choix des mots est primordial. Certains mots peuvent terriblement blesser les personnes qui souffrent déjà. Parler de « malade mental » est stigmatisant et peut donc être blessant. Nous retiendrons le terme de « trouble psychique » ou « trouble mental » pour désigner un ensemble de symptômes qui déséquilibrent notre état mental et notre perception du monde.
Voici quelques conseils pour éviter la stigmatisation :
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→ Je distingue toujours la personne de la pathologie
Au préalable, est-il pertinent de mentionner la pathologie ? Je ne mentionne une pathologie que lorsque c’est nécessaire et que je suis certain(e) d’utiliser le terme correct.
Les personnes sont plus que leur trouble ! J’évite de parler d’un psychotique, mais plutôt d’une personne avec une psychose.
On ne parle pas de « malades mentaux », mais bien de « personnes avec/souffrant d’un trouble psychique ». Il s’agit donc d’éviter les formulations qui induisent, parfois inconsciemment, de la stigmatisation.
Exemple, le terme « schizophrénie » est très souvent utilisé de manière détournée vers des métaphores stéréotypées et largement dépréciatif, ce qui amplifie la tonalité négative du discours sur la schizophrénie. Il est souvent associé à la violence et aux faits criminels.
→ Je respecte le droit à la vie privée
Je respecte les règles relatives au respect de la vie privée. Les personnes avec des troubles psychiques peuvent être extrêmement vulnérables. Redoubler de prudence lorsqu’il s’agit d’enfants.
Un petit rappel du Code s’impose…
Art. 24 : Les journalistes tiennent compte des droits de toute personne mentionnée explicitement ou implicitement dans une information. Ils mettent ces droits en balance avec l’intérêt général de l’information. Le droit à l’image s’applique aux images accessibles en ligne.
Art. 25 : Les journalistes respectent la vie privée des personnes et ne révèlent aucune donnée personnelle qui ne soit pas pertinente au regard de l’intérêt général.
Art. 27 : Les journalistes sont particulièrement attentifs aux droits des personnes peu familiarisées avec les médias et des personnes en situation fragile comme les mineurs ou les victimes de violence, d’accidents, d’attentats, etc. ainsi que leurs proches
Art. 28 : Les journalistes ne mentionnent des caractéristiques personnelles que si celles-ci sont pertinentes au regard de l’intérêt général. Lorsqu’ils font état de ces caractéristiques, les journalistes évitent les stéréotypes, les généralisations, les exagérations et les stigmatisations. Ils s’interdisent toute incitation même indirecte à la discrimination.
→ Je relaye des faits
Je me limite à relayer des faits et non des mots et images-choc.
→ Je consulte les experts
Je donne la parole aux experts. Un journaliste n’est ni un psychiatre, ni un médecin. Il ne peut établir de diagnostic sur base floue (1)
→ Je modère les forums de discussion en ligne
Je veille à ce que les forums que j’ouvre au grand public soient modérés car il existe de nombreux témoignages de haine envers les personnes en souffrance psychique.
→ J’utilise les termes adéquats
Au besoin, je m’aide d’un lexique, par exemple celui réalisé par le Centre Franco Basaglia et d’autres associations actives en santé mentale, que je peux consulter en cliquant ici
(1) « Santé mentale et médias ». Liège, Centre Franco Basaglia, 2017