Centre de Référence en Santé Mentale

Conférence du 7 décembre « Adolescence et sexualité à l’ère du numérique »


Une journée pour échanger des idées, des pratiques et des outils

Introduction

Depuis 2008, le Groupe UpTIC réunit des professionnels de la santé mentale, de la promotion de la santé, de l’Aide à la jeunesse et de l’éducation pour questionner la place des écrans dans la vie des enfants et des adolescents au départ d’un positionnement compréhensif. C’est au sein de ce groupe qu’est née l’idée de définir des balises pour parler des écrans dans les projets EVRAS et d’un colloque pour échanger des idées, des pratiques et des outils.

Programme

Séance plénière (8h30 – 12h20)

 Usages sexuels d’internet à l’adolescence : informations, loisirs, plaisirs et rappel des normes sociales

Yaëlle Amsellem-Mainguy : sociologue, chargée de recherche à l’institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, membre du Centre de recherche sur les liens sociaux (Paris Descartes), elle travaille sur les questions de santé, sexualité, et question de genre.

La recherche qui sera présentée prend pour objet les usages d’internet dans le domaine de la sexualité, chez les jeunes femmes et hommes de 18 à 30 ans vivant en France métropolitaine, en partant du constat partagé selon lequel les canaux classiques de l’éducation à la sexualité et à la vie affective ont connu de profondes mutations depuis une quinzaine d’années, c’est-à-dire avec un internet ouvert au grand public, qui a « pénétré les modes de vie de tous », et notamment des plus jeunes. Si l’usage d’internet en lien avec l’entrée dans la sexualité apparaît souvent, dans le débat public, dans les paniques morales des adultes, cela se fait à travers le prisme de la pornographie et de ses « risques » (moraux, sexuels, etc.) pour les jeunes. La persistance de ces paniques morales s’explique avant tout par le fait que le recours à internet dans la socialisation à la sexualité à l’adolescence reste peu travaillé et encore moins du point de vue des usages de la pornographie, et plus largement parce qu’il a peu fait l’objet d’enquête sociologique auprès de cette population. L’enquête vise à combler ce manque, en enquêtant sur les usages d’internet liés à la sexualité chez les jeunes, sans a priori sur le type d’usages qu’ils et elles peuvent en faire.

On essayera notamment de comprendre comment les adolescent·e·s articulent des usages (et contextes d’usages) tels que le visionnage de séquences pornographiques (en tentant notamment de voir ce qu’ils ou elles y cherchent : plaisir, socialisation, informations sur l’anatomie et les possibles sexuels, etc.), mais on travaillera également sur les contextes de visionnage (première fois, la fréquence, mais également avec qui , où, sur quels supports), etc. De même, on cherchera à comprendre comment les adolescent·e·s articulent ces usages à l’information qui leur est adressée par ailleurs (à l’école, dans la famille, ou à travers les campagnes de prévention qui passent notamment par internet pour ce public, etc.).

– Pop Modèles : Quelle est l’image des femmes dans les médias populaires ?

Média Animation : service de référence en éducation aux médias depuis plus de 40 ans.

Quelle est l’image des femmes dans les médias populaires ? Cette question sert de fil rouge à « Pop Modèles », un outil qui se décline en sept clips et sept analyses relatives au cinéma, à la culture du viol, la publicité, le hip-hop ou les jeux vidéo. L’approche veut montrer comment la société masculine s’impose dans les médias de divertissement en s’appuyant sur des clichés et stéréotypes qui enferment les femmes dans une fonction sociale. « Pop Modèles » propose une réflexion d’éducation aux médias portant sur la stigmatisation des femmes, pour tenter de contribuer à l’évolution des relations de genres. La communication présentera la démarche et en situera les enjeux théoriques en matière d’éducation populaire au genre et aux médias. (www.popmodeles.be).

– Les jeux vidéo ont-ils un sexe ?

Michael Stora : psychologue et psychanalyste et fondateur de l’Observatoire des Mondes Numériques en sciences Humaines.

Les jeux vidéo représentent une culture à part entière et pourtant, nous trouvons dans les contenus mêmes des représentations souvent sexistes, des femmes imaginées par des Game designers qui réduisent les avatars féminins soit à des personnages non jouables (PNJ) que l’on peut souvent maltraiter (Assasin Creed, GTA…) soit à des femmes aux atouts avantageux (Lara Croft). Nous verrons en quoi un jeu vidéo comme Bayonetta (Sega) est venu créer un faussé nécessaire dans la représentation d’une femme affirmée au second degré indéniable.

 Ateliers (13h20 – 16h15)

– Le Centre de planning familial Infor-Femmes Liège présente « La BOX » et « Hypersex’IF »

La BOX est une mallette pédagogique abordant la thématique de l’hypersexualisation. Créée par le Centre de planning familial Infor-Femmes Liège en collaboration avec la FCPPF, elle est destinée aux professionnel·le·s qui souhaitent animer des groupes de jeunes. L’objectif est de développer l’esprit critique par rapport aux médias et aux images qu’ils véhiculent de la femme et de l’homme, d’identifier les conséquences de l’hypersexualisation sur l’image corporelle et sur l’identité, de promouvoir le respect de soi et des autres, mais aussi l’égalité dans les relations amoureuses et sexuelles.

Plus concrètement, par le biais des neuf outils interactifs et ludiques qu’elle propose, la BOX vous permettra d’être armé·e pour initier le dialogue autour des  thèmes des stéréotypes, de la pornographie, du harcèlement de rue, du sexting, des publicités sexistes, de Photoshop, de l’image corporelle, mais aussi de l’impact de ces différents éléments sur la vie relationnelle, affective et sexuelle.

Nous présenterons également notre plateforme interactive Hypersex’IF disponible sur notre site internet.

– La Cellule Locale d’Accompagnement Scolaire d’Ixelles (Ixelles Prévention)

Présentation de 2 outils pour aborder la question des media auprès des adolescents dans le cadre de l’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle :

  • Kikeki love media : Cet outil a pour objectif de sensibiliser les jeunes quant à l’utilisation des médias dans leurs relations affectives et sexuelles, en amenant un questionnement sur leurs pratiques. C’est un outil ludique et interactif en 10 minutes, de type « test psycho de magazine ». Il permet de briser la glace par l’humour et utilise l’attrait des jeunes pour ce type de tests pour aborder la place des médias dans leurs relations et amener à une discussion ouverte.
  • Question pour un champignon: Le jeu vise à donner de manière ludique des définitions, des descriptions d’usages et des informations sur les réseaux sociaux. L’objectif est d’informer et de questionner les jeunes, en abordant notamment le harcèlement et le cyber-harcèlement.

– C’est pas pour moi… C’est pour un ami

Présentation de l’outil « C’est pas pour moi, c’est pour un ami’ », créé par des étudiantes de l’IHECS dans le cadre de leur travail de fin d’études. Celui-ci a pour objectif d’aider les jeunes à décrypter la pornographie. Avoir une réelle discussion sur un sujet tel que la pornographie peut s’avérer délicat et les animateurs manquent de supports sur lesquels s’appuyer. « C’est pas pour moi, c’est pour un ami » propose des vidéos et une plate-forme Web pour aider les ados confrontés au porno et les adultes qui voudraient évoquer ces questions avec eux…

– Le CRéSaM et Nadja présentent leur module de formation UpTIC

Cela fera bientôt 10 ans que l’ASBL Nadja et le Centre de Référence en Santé Mentale (CRéSaM) proposent un module de formations concernant les usages et les usages problématiques d’Internet et des jeux vidéo (UpTIC). L’atelier sera l’occasion de présenter celle-ci et d’évoquer quelques principes clés dans ce que nous essayons de transmettre.

– AcMJ

« Action Médias Jeunes propose un atelier pour déconstruire les stéréotypes et détecter les formes d’hypersexualisation dans la presse genrée (numérique ou non). Fille ou garçon, la presse magazine nous en fait voir de toutes les couleurs. Des 36 manières de porter le smoking à ce que la matière de vos sous-vêtements dit de vous, en passant par l’épilation tendance de l’été et la barbe qui vous va le mieux, on slalome entre les clichés, les crèmes antirides et les stéréotypes nauséabonds. Grâce à la technique de la collégraphie, on vous propose de créer votre propre fanzine numérique et de vous réapproprier la presse pour qu’elle vous ressemble enfin. »

 

Informations pratiques

Date : vendredi 7 décembre 2018.

Accueil : des participants de 8 h 30 à 9 h 00 et fin de la journée à 16 h 15.

Lieu : Dans les locaux de l’IHECS (58-60 rue de l’Étuve – 1000 Bruxelles) {https://www.ihecs.be/fr/a-propos/contact-localisation} auditoire « Velge » (2e étage). L’IHECS est à 10 min à pieds de la Gare Centrale.

Inscription : 25 € pour les professionnels et 15 € pour les étudiants et les demandeurs d’emploi. Ce tarif comprend les pauses café, mais pas le repas de midi. Celui-ci peut être pris à la cafeteria de l’IHECS ou dans les nombreux établissements environnants. La conférence est gratuite pour les étudiants de la Section éducation aux médias de l’IHECS.

Le montant de l’inscription est à verser sur le compte du CRéSaM BE91 5230 8047 1376 avec la mention « Conférence du 7 décembre + nom + prénom ». S’inscrire par mail via cresam@cresam.be

Pour toutes informations complémentaires, n’hésitez pas à contacter le secrétariat du CRéSaM : Tél. : 081/25.31.40 ; Mail : cresam@cresam.be

 

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